1 octobre 2003
La 3e édition du festival international du
film de Marrakech sera lancée ce vendredi 3 octobre sous le signe du succès et
de la participation de talents venus
de tous les horizons. Elle couronne une manifestation cinématographique
désormais prisée, qui a acquis ses lettres de noblesse et atteint sa maturité.
La programmation de cette 3ème édition du Festival International du Film de
Marrakech se veut résolument internationale (15 pays y sont représentés) et
très ancrée dans Marrakech.
Les douze films en compétition ainsi que les dix films du mawahib («alents»),
la section parallèle, s'inscrivent dans une réalité sociale de l'«après» :
l'après-guerre avec Au feu ! du réalisateur bosniaque Pjer Zalica, l'après
révolution, pour Suite Habana, film cubain de Fernando Pérez et La Première
lettre du réalisateur iranien Abolfazl Jalili, l'après dépression économique,
l'après perestroïka ou l'après apartheid dans La Caméra de bois de Ntshavheni
Wa Luruli.
Les jeunes réalisateurs ou les auteurs confirmés ont voulu raconter chacun à
leur manière ces sociétés en crise où valeurs et repères se dissolvent : le
délitement des valeurs traditionnelles dans Abar Arannye de Goutam Ghose, la
crise économique qui sévit en Argentine dans Bar El Chino de Daniel Burak.
C'est un après douloureux dans lequel chacun essaie de se reconstruire comme il
le peut mais souvent sans espoir, comme dans le court métrage algérien Haçla de
Tariq Teguia. Et confronté à cette impasse, un thème revient souvent, celui de
l'impossibilité : de l'impossibilité d'aimer, entre autres dans Raja de Jacques
Doillon ou Hysterical Blindness de Mira Nair, à l'impossibilité de vieillir en
paix, dans Baboussia de Lidia Bobrova, ou tout simplement de vivre une vie
d'homme.
Nous avons tenu également à représenter le cinéma marocain en projetant deux
films très remarqués au Festival de Cannes 2003, Mille mois de Faouzi Bensaidi
et Les Yeux secs de Narjiss Nejjar, qui, dans leur différence même, sont
garants d'une jeune génération émergente de réalisateurs marocains, comme le
confirment Les Fibres de l'âme de Hakim Belabbes et le court métrage Momo Mambo
de Laïla Marrakchi.
Nathalie
Baye, présidente : la grâce et l’humilité
Nathalie Baye, qui préside la 3e édition du FIFM, est fille d’un couple de
peintres. Elle suit très jeune des cours de danse à Monaco et à New York avant
de s’inscrire au Cours Simon puis au conservatoire d’art dramatique. Elle y
fait la connaissance d’André Dussolier, Jacques Villeret, Jean-François Balmer,
Jacques Weber et de Francis Perrin. Sortie avec un deuxième prix de comédie,
elle joue au théâtre dans Les croulants se portent bien. Elle fait ensuite sa
première apparition sur grand écran aux côtés de Peter Fonda dans Brève
rencontre à Paris (1972) de Robert Wise puis obtient son premier rôle
significatif, dans La nuit américaine de François Truffaut (1973).
Après plusieurs petit rôles au cinéma et à la télévision, et après avoir
terminé avec Philippe Léotard dans La gueule ouverte (1974) de Maurice Pialat,
elle retrouve Truffaut pour L’homme qui aimait les femmes (1977) et surtout La
chambre verte (1978), qui marque véritablement son arrivée au premier plan et
fera d’elle une des actrices les plus populaires du cinéma français. Elle
remporte d’ailleurs au début des années 80 trois César consécutifs : meilleur
second rôle féminin en 1981 pour Sauve qui peut la vie de Jean-Luc Godard et en
1982 pour Une étrange affaire de Pierre Granier-Deferre, puis césar de la meilleure
actrice en 1983 pour La balance de Bob Swaim, dans laquelle elle incarne une
mémorable prostituée.
Après Détective (1985) de Jean-Luc Godard, son élégance est également
sollicitée par les plus grandes réalisatrices françaises : Nicole Garcia (Un
week-end sur deux en 1989), Diane Kurys (La Baule-les-Pins, 1989), première
collaboration avec Tonie Marshall en 1995 (Enfants de salaud) et avec Jeanne
Labrune en 1997 (Si je t’aime, prends garde à toi).
Le rôle de l’esthéticienne Angèle de Vénus beauté (institut) lui permet de
décrocher une nouvelle nomination aux César tandis qu’elle reçoit la Coupe
Volpi de la meilleure actrice au Festival de Venise en 1999, elle est choisie
par Steven Spielberg pour interpréter la mère de Leonardo DiCaprio dans
Arrête-moi si tu peux, avant de rejoindre peu après Claude Chabrol sur le
tournage d’une comédie dramatique..