Déclaration Final
FORUM CIVIL EUROMED
Bruxelles, 19-20 Octobre 2001
Ces 19 et 20 octobre 2001 s’est tenu à Bruxelles un
nouveau Forum des acteurs de la société civile Euromed
en amont de la rencontre ministérielle du partenariat sous
la présidence belge de l’Union européenne.
Rencontre intermédiaire entre le Forum civil de Marseille
et une réunion équivalente qui se tiendra à
Valencia en 2002 à l’occasion d’un sommet du
partenariat qui se déroulera sous la présidence espagnole,
le Forum civil Euromed de Bruxelles s’est voulu un trait d’union
entre les deux sommets, assumant la continuité du travail
des ONG. Il a réuni 150 participants.
Partant des acquis des sommets de Stuttgart et de Marseille, nombre
d’associations du nord comme du sud de la Méditerranée
souhaitent renforcer leurs liens de manière durable et travailler
en partenariat pour mettre leurs potentiels et leurs compétences
au service du renforcement du rôle des acteurs de la société
civile dans le Processus de Barcelone.
Compte tenu des ambitions du projet adopté par les partenaires
euro-méditerranéens en 1995, l’évaluation
qu’en ont fait les acteurs de la société civile
depuis Stuttgart en 1999, et à Marseille en 2000, conclut
à la nécessité de refonder ce partenariat.
L’ensemble du volet concernant le partenariat social, culturel
et humain doit constituer une priorité de la politique euro-méditerranéenne
et trouver à l’occasion du prochain sommet une concrétisation
dans des politiques ciblées ancrées dans la réalité
des situations humaines et sociales.
Les questions des droits de l’homme et de la citoyenneté,
des migrations et des échanges humains, de la lutte contre
les exclusions, la pauvreté et le chômage doivent faire
l’objet d’un véritable débat de la part
des Partenaires Euro-Méditerranéens.
La situation critique au Proche-Orient, en l’absence de toute
avancée du processus de paix et de reconnaissance de l’Etat
palestinien, les hypothèques que le terrorisme et les réponses
apportées par les Etats-Unis font peser sur la paix et la
sécurité en Méditerranée, ont amené
les participants à lancer un appel urgent aux Européens
et à la Ligue arabe pour qu’ils se singularisent et
cherchent ensemble des réponses appropriées, fondées
sur le droit international, aux convulsions régionales graves
et à la guerre qui sévit déjà en Afghanistan.
Dans ce nouveau contexte, les participants ont souligné l'urgence
et l'importance d'un authentique dialogue entre les cultures dans
l'espace euro-méditerranéen comme réponse aux
tentations de repli sur soi de part et d'autre de la Méditerranée.
C’est dans cet esprit que les organisateurs de la rencontre
de Bruxelles ont choisi de travailler prioritairement, sur :
• Les questions de la paix et de la prévention des
conflits dans l’espace euro-méditerranéen :
Moyen-Orient et autres conflits.
• Les politiques migratoires et la circulation des personnes.
• Les échanges culturels.
Sur chacun de ces thèmes, des textes de conclusions des travaux
ont été présentés, débattus et
amendés en séance plénière. Ils figurent
en annexe au présent rapport.
Les participants ont entendu d’une part les rapports des réunions
préparatoires au Forum de Bruxelles, à Tunis en juillet,
à Beyrouth, Ramallah et Jérusalem en septembre et
d’autre part les rapports des réunions organisées
à Bruxelles en juillet et octobre 2001 par des associations
de femmes du pourtour de la Méditerranée.
La rencontre de Bruxelles intervient dans une conjoncture régionale
et internationale fortement marquée par les horribles événements
du 11 septembre et leurs dramatiques conséquences. Les organisateurs
y puisent, plus que jamais, la volonté de réaffirmer
que la paix et la prévention des conflits doivent être
les priorités absolues du Partenariat Euro-Méditerranéen.
Cela passe naturellement et inéluctablement par un règlement
juste de la question palestinienne.
Une délégation syndicale conduite par Mr. Peter Seideneck
de la Confédération européenne des syndicats,
porte-parole de la CES et une autre délégation des
Villes et Communes conduite par Monsieur Georges Rovillard de Cités
Unies, l’Union des Villes et Communes, participaient aux travaux.
Les participants ont regretté l’absence des représentants
de la Commission européenne à l’ouverture comme
à la clôture de leurs travaux et l’ont exprimé
en adressant une lettre co-signée au Président de
la Commission, Monsieur Romano Prodi. Ils demandent avec insistance
que la participation de la société civile, inscrite
comme principe fondamental dans la déclaration de Barcelone,
ne reste pas lettre morte et qu’un dialogue réel et
suivi s’instaure entre les institutions et les acteurs sociaux.
Le Comité de pilotage des travaux et les ONG participantes
ont convenu de mettre à profit les prochains jours pour communiquer
les recommandations de la rencontre du Forum des acteurs de la Société
civile Euromed de Bruxelles aux responsables gouvernementaux, aux
responsables de l’Union européenne — Conseil
et Commission, - ainsi qu’au Secrétaire général
de la Ligue arabe.
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