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Document de travaille Comment mieux situer la place du Dialogue des sociétés civiles au regard des dimensions politique, économique et sociale, voire de sécurité, du Partenariat euro-méditerranéen, ainsi que des politiques communes internes qui peuvent davantage intégrer la dimension interculturelle dans une perspective « méditerranéenne » ? Cette double interrogation est appelée à trouver sa réponse dans celles que les Sages nous aiderons à trouver à toute une série de questions concrètes et de principe. 1. Les trois axes de notre réflexion (cohérence extérieure, cohésion interne, intégration des populations immigrées) couvrent-ils l’intégralité des objectifs assignables à un Dialogue « revisité » entre Peuples et Cultures ? Les justifications que nous donnons pour chacun des trois objectifs affichés sont-elles pertinentes et recouvrent-elles les exigences du Dialogue inter-culturel dans sa complexité et dans son acception la plus large ? 2.Quelle précaution prendre pour que notre grille de lecture soit acceptable par tous, ne soit pas perçu comme euro-centriste mais comme la volonté de partager une expérience réussie ainsi que la méthode qui a permis de conduire à son terme (provisoire) cette expérience? 3. Quelle approche et comment faire pour que le recentrage du Partenariat euro-méditerranéen autour du Dialogue des sociétés civiles aille au-delà d’un rééquilibrage de ce Partenariat, dont les « dominantes » se trouvent du côté du commerce (zone de libre-échange, démantèlement tarifaire, règles d’origine, etc) et du côté de la sécurité (au sens principalement de contrôle des flux migratoires et des trafics…), ainsi que des politiques internes pertinentes ? C’est-à-dire constitue une modalité de réexamen du Partenariat, centré sur les attentes et besoins des sociétés civiles, qui induise un éclairage culturel transversal des différentes dimensions (politiques, économique, sociale, de sécurité) de celui-ci et fasse du Dialogue inter-culturel[1] :
4. Comment, dans cette perspective à construire selon une approche pragmatique et cumulative, « redonner du sens » aux instruments en place et aux actions à venir ? 5. Selon quelle(s) méthode(s) et avec quels instruments, en particulier, donner à l’Education une place centrale de sorte que le Partenariat dispose à terme d’une dimension essentielle de compréhension mutuelle, de connaissance réciproque, de justesse de perception, de capacité au respect et à l’intégration, sans laquelle nos objectifs partagés de voisinage ne sauraient être atteints de façon durable ? Dans cette même perspective, comment redéfinir actions culturelles, sociales et pour la Jeunesse conduites à l’intérieur de l’Union ? 6. Comment enfin, dans la typologie des pratiques et usages du Dialogue inter-culturel, choisir la voie qui assure la réalisation d’objectifs partagés et repose sans restriction ni arrière-pensée sur une définition de la culture conçue comme un « mode de vie/way of life » ? Le point de départ de votre réflexion sera précisément le jugement et l’appréciation que vous porterez sur ce que nous avons fait, sur les limites de notre action et sur les raisons de ces limites. Ce faisant, les Sages que vous êtes seront mieux à même de comprendre les objectifs que nous nous sommes assignés, les questions que nous nous sommes posés et les raisons pour lesquelles nous nous sommes posés ces questions. * * * Comme l’a écrit l’un d’entre vous, Predrag Matvejetevitch, « ce ne sont pas les cultures qui entrent en conflit, mais les cultures perverties en idéologies » avant d’appeler à « un processus de convergences dont nous ne voyons pas encore la fin » (in Le Monde du 10.12.2002). Ces propos viennent en écho de ceux de Jean Monnet, convaincu de l’importance de l’égalité dans les rapports entre les peuples et les individus, de l’égalité dans la démarche politique mais aussi dans la démarche intellectuelle. Dans ses Mémoires (p. 558), celui-ci écrit en effet : «Convaincre les hommes de parler entre eux, c’est le plus que l’on puisse faire pour la paix. Mais il faut plusieurs conditions, toutes aussi nécessaires. L’une est que l’esprit d’égalité préside aux conversations et qu’aucune des parties ne vienne à la table avec la volonté d’emporter un avantage sur l’autre. Une autre condition est que l’on parle bien du même objet. Une autre enfin, que tous s’attachent à rechercher l’intérêt qui leur est commun». [1]Ce terme polysémique couvre des notions allant de grandes abstractions telles que le « dialogue des civilisations » à la « communication interculturelle » pratiquée comme instrumentation de bonnes relations commerciales, de la diplomatie culturelle pratiquée par les Etats membres, en passant par les politiques nationales de « multiculturalisme » voire la coopération culturelle stricto sensu. Il serait souhaitable que le Groupe des Sages puisse privilégier l’acception de la notion qui cadre le mieux avec les objectifs recherchés … Torna indietro |
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